LE FROTTIS

A quoi servent la colposcopie et les biopsies de col ?

QU'EST-CE QUE LA COLPOSCOPIE ?





La colposcopie est un examen gynécologique habituel au spéculum, où l'on observe soigneusement le col et le vagin à l'aide d'une loupe grossissante (sourte de jumelle). Pour mieux voir les zones normales ou anormales, on utilise des colorants (acide acétique et lugol). L'examen est un peu désagréable mais totalement indolore.



COMMENT S'EFFECTUENT LES BIOPSIES DE COL ?

Les biopsies de col consistent à prélever, à l'aide d'une pince à biopsie, quelques petits morceaux du col, d'environ 1 à 2 mm de diamètre, afin de les analyser. Les prélèvements sont réalisés au niveau de la zone de jonction, soit aux quatre points cardinaux, soit après coloration du col et examen sous colposcopie.


                


Les biopsies ne sont en général pas douloureuses
car le col est relativement insensible ; vous pouvez éventuellement ressentir quelques tiraillements dans le bas du ventre (comme lors des règles) ou une légère et fugace sentation de pincement au niveau du col. Les biopsies peuvent provoquer un léger saignement pendant quelques heures dont il faut être prévenue et qui peut nécessiter le port d’une protection.

Les fragments sont ensuite déposés dans un flacon formolé qui « fixera » le « tissu » afin d’être ensuite adressés puis  analysés dans un laboratoire d’histopathologie. Les résultats parviennent en général dans les 10 à 15 jours qui suivent et peuvent dès lors nécessiter une nouvelle consultation afin de les expliciter et de décider une éventuelle attitude thérapeutique, le cas échéant.

Les biopsies, pour être considérées comme fiables, doivent avoir intéressé la zone de jonction. Si elle ne concernent que l'endocol (partie interne du col) ou que l'exocol (partie externe du col), elles devront être renouvelées. Lorsque la zone de jonction n'est pas accessible, parce que le col est trop fermé, il conviendra de réaliser une conisation à visée diagnostique.



QUELS RÉSULTATS ATTENDRE DES BIOPSIES DE COL ?

Pour qu’il y ait des lésions du col de l’utérus, il faut que des cellules de la muqueuse soient infectées par le HPV.




La surface de la peau et les cavités internes de l’organisme sont recouvertes de différents tissus que l’on appelle des épithéliums. Ces épithéliums sont formés de plusieurs couches de cellules spécifiques, appelées « cellules épithéliales ». Les cellules jeunes ou cellules basales constituent la couche la plus profonde de l’épithélium ; les cellules les plus vieilles et les cellules mortes sont les couches les plus superficielles qui sont éliminées régulièrement. Les couches cellulaires se renouvellent constamment.

Pour se multiplier l'HPV doit pénétrer dans les cellules « jeunes » de l’épithélium, (ou cellules basales), qui ont la capacité de se multiplier rapidement. Ces cellules naissent au niveau de ce que l’on appelle la « membrane basale », et constituent la couche cellulaire la plus profonde de l’épithélium.

Pour atteindre cette couche profonde de l’épithélium, le papillomavirus profite d’une brèche ou d’une fragilité de l’épithélium qui lui permet d’accéder aux cellules basales.

Au début, les HPV vont donc infecter les cellules basales de l’épithélium, cette infection si elle devient persistante entraîne des modifications cellulaires. Au fil du temps de plus en plus de cellules anormales de l’épithélium peuvent apparaître, et en fonction du niveau d’envahissement de l’épithélium par ces cellules anormales on pourra définir les différents stades de CIN.




Lorsque seules les cellules basales de la muqueuse du col sont concernées (1/3 de l’épithélium) on parlera de dysplasie légère ou CIN 1 ; lorsque les 2/3 de l’épithélium sont constitués de cellules anormales, on évoquera une dysplasie modérée ou CIN 2 et quand plus des 2/3 de l’épithélium sont concernés on parlera de dysplasie sévère ou CIN 3, voire de carcinome in situ (CIS) quand la totalité de l’épithélium est remplacé par des cellules anormales. Quand les cellules anormales dépassent la membrane basale, on parle de cancer invasif.

Les biospies de col peuvent également se révéler normales ; il s'agit alors d'un faux positif du frottis.