LE FROTTIS
Les infections à HPV
HPV est l'abréviation pour Human Papilloma Virus. C'est tout simplement le nom d'une famille de Virus qui atteignent la peau (verrues) et les muqueuses (notamment la muqueuse génitale : condylomes ). Plus d'une centaine de virus HPV sont identifiés à ce jour comme responsables d'une infection génitale. Mais, tous ne sont pas associés au cancer du col de l'utérus. On distingue ainsi deux types d'HPV :
• HPV à bas risque
Il s’agit le plus souvent des HPV de type 6 et 11 responsables des condylomes acuminés génitaux. On peut également retrouver ces types viraux dans les condylomes et les dysplasies légères dans moins de 30 % des cas. Parce qu’ils ne sont jamais associés au cancer du col, ils sont considérés comme à bas risque.
• HPV à haut risque ou oncogène
Il s’agit des HPV 16 et 18 le plus souvent, mais on en dénombre aujourd'hui plus d'une dizaine (HPV 16, 18, 31, 33, 35, 39, 45, ...). Parce qu’on les retrouve associés au cancer du col dans presque 100 % des cas, ces types viraux sont appelés Papillomavirus à risque. On les retrouve essentiellement dans les lésions de bas grade ou CIN I (70 %) et dans les lésions de haut grade CIN II, III (98 %).
Le site le plus fréquemment concerné par l’infection à Papillomavirus est le col de l’utérus. Ceci tient à la vulnérabilité particulière de la zone de transformation du col. Cependant, le vagin, la vulve, l’anus peuvent plus rarement être le siège de lésions dysplasiques, les virus à risque pénétrant la muqueuse au travers des micro-traumatismes. Le risque de cancer est moins fréquent pour les lésions de la vulve et de l’anus.
L'INFECTION GÉNITALE PAR PAPILLOMAVIRUS EST-ELLE FRÉQUENTE ?
Le papillomavirus est un virus très répandu. L’infection par le virus HPV est très fréquente et on estime actuellement que plus de 70% des femmes actives sexuellement ont été ou seront infectées au cours de leur vie.
Le plus souvent, cette infection est asymptomatique et dans l’immense majorité des cas, la guérison intervient sans séquelle en 9-12 mois environ. Chez certaines femmes, le virus peut persister au delà de 18 mois et favoriser à long terme, l’apparition de lésions précancéreuses et cancéreuses du col de l'utérus. Ce sont ces femmes qu’il faut dépister et surveiller.
QUELLE EST LA DIFFÉRENCE ENTRE LE TEST HPV ET LE FROTTIS ?
Le frottis est l'examen au microscope par un médecin de cellules du col de l'utérus, à la recherche d'éventuelles anomalies. Le test HPV détecte par biologie moléculaire la présence du virus HPV (détection de l'ADN viral) dans les cellules du col de l'utérus, soit à partir du même prélèvement (frottis en couche mince), soit à partir d'un nouveau prélèvement (frottis conventionnel).
On recherche habituellement les virus HPV qui sont considérés comme directement associés au cancer du col de l'utérus (groupe des HPV dits à risque ou HPV oncogènes).
Le test HPV est un test de biologie moléculaire qualitatif ; les résultats sont habituellement rendus de la manière suivante :
EN QUOI L'HPV EST-IL ASSOCIÉ AU CANCER DU COL DE L'UTÉRUS ?
Il existe un lien très étroit ( 95-99% selon les études ) entre certains HPV et les lésions précancéreuses ou cancéreuses du col de l'utérus. Ces HPV sont dits à risque ou oncogènes, c'est à dire qu'ils ont le pouvoir de transformer les cellules du col de l'utérus en cellules dysplasiques puis cancéreuses. C'est la raison pour laquelle leur recherche est importante et utile.
Plus d'une dizaine de virus dits oncogènes ont été identifiés à ce jour : HPV 16, 18, 31, 33, 35, 39, 45, ...
POURQUOI CHERCHER À DÉTECTER L'HPV ?
Théoriquement, le test HPV prendrait toute sa valeur à chaque fois que l'on voudrait connaître chez une patiente le risque de développer un cancer du col de l'utérus. En pratique, la recherche du virus HPV n'est pas systématique et aujourd'hui les seules indications reconnues par l'ANAES (Agence Nationale d'Accréditation et d'Evaluation en Santé) sont principalement les frottis ASC-US et le suivi post-conisation.
En effet, c'est de la confrontation entre la cytologie et le résultat du test HPV que découlera la meilleure démarche thérapeutique en cas de résultat de frottis ASC-US et pour ce qui est du suivi d'une conisation, le test HPV permettra de s'assurer dans les mois qui suivent l'intervention chirurgicale qu'il ne persiste pas d'infection résiduelle par un HPV oncogène, compte tenu du risque de récidive des anomalies.
UNE INFECTION PAR HPV IMPLIQUE-T-ELLE NÉCESSAIREMENT L'APPARITION D'UN CANCER DU COL DE L'UTÉRUS ?
NON, le plus souvent l'infection par HPV régresse spontanément ( plus de 60% des cas ) dans les neuf à douze mois suivant la contamination sexuelle. En terme de dépistage il est donc inutile de tester les femmes jeunes (moins de 10 ans de vie sexuelle), l’HPV étant positif dans 25 % des cas environ et l'on sait qu’il disparaîtra le plus souvent spontanément.
Mais, au-delà de 10 ans d’activité sexuelle, et généralement chez la femme de 30 ans et plus, le fait de trouver un HPV à haut risque indique dans la plupart des cas une infection persistante. Dans cette hypothèse une surveillance étroite s'impose car, d'éventuelles lésions précancéreuses (dysplasiques) du col de l'utérus peuvent voir le jour parfois plusieurs années après la contamination.
MODALITÉS DE TRANSMISSION DU VIRUS HPV ?
A) Comment ?
Le virus HPV se transmet essentiellement par contact sexuel, même en dehors d'un rapport " abouti ". L'HPV peut théoriquement se transmettre par la voie muqueuse mais aussi par la voie cutanée (rapports oro-génitaux ou par les mains), même s'il s'avère impossible de le prouver de façon certaine.
L'homme tout comme la femme peut être porteur sain, c'est à dire potentiellement transmettre le virus sans qu'aucun symptôme extérieur visible n'indique sa présence.
La contamination par voie indirecte est rare mais possible (prêt de sous-vêtements ou de maillot de bain à éviter).
B) Quand ?
C) Par qui ?
De même, il est habituellement impossible de savoir par qui l'infection par l'HPV a été transmise parce qu'il s'agit d'une infection très fréquente, qui peut rester " dormante " des années. Un seul rapport suffit pour être exposé au virus.
Comment puis-je éviter de transmettre le virus ou d'être contaminée ?
Est-ce que les partenaires peuvent se réinfecter mutuellement ?
Pour les dysplasies du col causées par les HPV dites à risque, en pratique le contrôle du partenaire masculin doit être considérablement minimisé du fait d'une transmissibilité virale faible, d'une exposition de la femme probablement lointaine, et d'une vulnérabilité de l'homme à ces virus. Cette maladie témoigne d'une réceptivité particulière de la femme aux HPV d'origine immunitaire. Le préservatif et l'examen de l'homme ne sont pas utiles. Mais pour les verrues génitales à forte transmissibilité virale, le préservatif et l'examen du partenaire sont nécessaires.
Que dois-je dire à mon partenaire sur cette infection par HPV ?
L'apparition d'une contamination par HPV implique-t-elle une infidélité du partenaire ?
NON, dans un couple qui ne vit pas l'ouverture sexuelle avec d'autres partanaires, la détection d'HPV n'est pas un indicateur fiable d'une contamination qui aurait eu lieu avec un autre partenaire. De plus, une contamination peut remonter à plusieurs années en arrière, alors que les partenaires actuels ne se connaissent pas.